03.87.09.98.02
Calvaires et croix de chemin
Un peu d'histoire
L'usage d'ériger des croix aux bords des chemins et aux carrefours des villes et villages est très ancien.
Les Romains encore païens érigeaient aux bords des chemins des colonnes et autres monuments votifs à l'honneur de leurs dieux.
C'est ainsi que nos ancêtres devenus chrétiens commençaient à ériger dans nos régions mosellanes et lorraines, comme monuments votifs, des croix, en l'honneur du vrai Dieu Jésus Christ, Sauveur du Monde.
Nos anciennes croix lorraines sont dans leur ensemble, des monuments religieux importants, des documents éloquents en pierre, souvent plus éloquents que les documents en parchemin, car elles parlent là où les documents gardent le silence, sur les voies publiques, sur tous les tons, dans tous les styles, à tout le monde, de la façon la plus variée, d'une manière constante. Elles parlent par leurs inscriptions et leurs symboles, de la foi vive et active de nos ancêtres, des usages religieux d'autrefois dont nous cherchons souvent vainement des indications dans nos chartes. Elles sont en somme un résumé illustré de la doctrine chrétienne et catholique de notre pays.
Nos croix en Lorraine ont beaucoup souffert à travers les siècles par suite des nombreuses guerres et révolutions dont notre région fut le théâtre, à commencer par la Guerre des Paysans (1525) qui a laissé des traces funestes dans le Pays de Sarrebourg-Fénétrange et la région de Sarreguemines-Bitche où les paysans ont notamment ruiné l'abbaye de Herbitzheim, pillé l'abbaye de Sturzelbronn, dévasté le prieuré de Graefinthal, etc.
Non seulement les nombreuses guerres et les perturbations sociales ont été funestes à nos croix, le plus grand ennemi de nos anciennes croix, c'est le temps, ce sont les siècles, les intempéries des saisons. En effet, le temps ronge insensiblement, à travers les siècles, la croix la plus résistante, l'effrite et la renverse à la longue, si une main restauratrice n'en relève les morceaux ou répare les blessures.
Les croix ordinaires, n'ayant pas de caractère spécial, sont innombrables, surtout des 18e et 19e siècles, mais beaucoup d'entre elles remplacent des croix plus anciennes. Rimling comptait environ une vingtaine de ces croix dont plusieurs sont encore visbles aujourd'hui.
Croix de Rimling
Au lieu-dit "Imswiese", au sud-est du village, cette croix monumentale a été élevée en 1761 pour les époux Martin et Magdalena Schaeffer.
De plan légèrement galbé, le fût-stèle est creusé à la face d'une niche à coquille dans laquelle figure en bas relief une Vierge de Pitié percée des sept glaives, qui évoquent les sept douleurs qu'elle a subies au cours de sa vie.
A l'origine de ces deux thèmes associés dans la même sculpture, s'ajoute la présence de niches superposées sur les faces latérales, dans lesquelles sont figurés saint Pierre et saint Martin, sainte Madeleine et sainte Elisabeth, les patrons des donateurs et de leurs proches.
Détails de la croix de la "Imswiese": au centre, St Pierre et St Martin
alvaire situé sur la Vieille Route de Sarreguemines, au lieu dit "Kastaniengarten". Les inscriptions et les statues sont taillées dans la pierre.
"Dieses Kreuz hat aufgrerichtet Mathias Hoellinger und Catharina Anna, zu Ehre der Mutter Gottes, im Jahre 1836"
Les statues représentent St Mathias et Ste Catherine
Mathias Hoellinger était fils de Joseph et de Hauck Anne Marie et Catherine Anna était originaire de Niedergailbach
Calvaire érigé au lieu-dit "Village - Fontaine Nord" au bout de l'actuelle Rue de la Fontaine, sur la propriété de la Famille Erbrech Gustave.
Sur le calvaire, on peut lire l'année de construction, 1850, ainsi que l'inscription suivante : "Dieses Kreuz hat aufrichten lassen Johann Markus Höllinger und dessen Ehefrau Maria Katharina Meyer zu Ehre Gottes"
Les saints qui sont taillés dans la pierre sont Saint Markus et Sainte Katharina; la partie centrale du calvaire représente la "Mater Dolorosa"
Höllinger Jean-Marc était le fils de Joseph et de Hauck Anne-Marie et Meyer Marie-Catherine, née à Bining était la fille de Jean et de Krebs Catherine. Höllinger Jean-Marc était le frère de Mathias (voir calvaire ci-dessus n° 2)
Calvaire érigé au lieu-dit "Tiefacker" (in der Hohl), en bordure de l'actuelle Rue du Château d'Eau, sur la propriété de M. et Mme Roger Schumacher.
Sur la croix est gravée la date de la construction: 1787 et cette simple inscription "O CRUX - AVE - SPES - UNICA". Deux statues de saints sont taillées dans la pierre: St Laurent et ...
Calvaire érigé au lieu dit "Kleinwald", tout au bout de la Rue du Château d'Eau, à proximité de celui-ci.
A l'arrière plan, le château d'eau de Rimling
Le calvaire porte l'inscription "Dieses Kreuz hat aufrichten lassen Jakob Hemmert und Catharina Schaller - Anno 18.."
Deux statues sont taillées dans le grès, celle de St Jacques et celle de Ste Catherine
Calvaire érigé dans la Grand'Rue, côté gauche à la sortie du village en descendant la rue vers la Salzbruck. Il date de l'année 1834.
Les deux statues taillées dans la pierre sont celles de St-Jean et de Ste Anne.
Vu le plan cadastral, la parcelle sur laquelle est élevée la croix appartenait en 1839 à Jean BECK (1788 - 1855) et Anne VOGEL d'Urbach (1786 - 1848) et domiciliés à Rimling.